Le Van Horne… Pour une première fois.

Ce billet est rédigé dans une certaine urgence. Il ne reste que quelques jours avant la fermeture du Van Horne. Et avec lui, une certaine philosophie de la restauration disparaîtra.

L’urgence, c’est que vous alliez profiter de ces quelques derniers jours. L’urgence est que vous puissier profiter des gentillesses de Sylvie Lachance une dernière fois. Où comme moi, pour une première fois.

Parce qu’il n’est jamais trop tard pour une première fois.

Passez votre souris sur les photos pour plus de détails.

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Le Van Horne était sur mon radar depuis longtemps. Sous la gouverne d’Éloi Dion le petit resto tout blanc c’est retrouvé en 6iem place sur la liste des meilleurs nouveaux restos au Canada du Magazine En Route. Quand Dion décide de prendre sa retraite de la restauration (il est de retour au Mimi la nuit avec une cuisine moins audacieuse, mais aussi savoureuse), c’est John Winter Russell qui passe derrière les fourneaux.

Si je me fie à ce que j’ai lu, la cuisine de Winter Russell semble un peu austère, capable de merveilles… et de quelques déceptions. Winter Russell cède bientôt sa place à JENS RUOFF qui s’avérera être le dernier chef du Van Horne.

À 27 ans, Ruoff impressionne. Peut-être est-il le dernier chef du Van Horne, mais le Van Horne ne sera sûrement pas son dernier restaurant.

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Et ce qui réunit ces trois chefs, c’est Sylvie Lachance. Elle aura eu l’audace d’engager trois chefs ayant une vision forte et hardie, n’ayant pas peur de s’aventurer là où l’on ne les attend pas.

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Sylvie Lachance et moi nous sommes rencontrés via les réseaux sociaux, sur Twitter plus précisément. Je regazouillais sans cesse ce qu’elle y écrivait, comme je le fais pour plusieurs restaurants que j’admire, même sans les fréquenté. J’ai comme l’impression de ressentir la passion de ces gens à travers leurs communications sociales. (Traitez-moi de fou !)

Nous avons donc échangé à quelques reprises. Elle m’avait invité dans son resto et je n’avais pas compris qu’elle m’invitait.

Quand la nouvelle de la fermeture du restaurant est tombée, ceux qui s’intéressent à la restauration montréalaise ont reçu un petit choc. Un autre restaurant mettait la clef dans la porte.

L’Invitation est réapparue dans mes messages Twitter, et cette fois-ci, impossible de l’ignorer : l’urgence dont je vous parlais plus haut. Mais pourquoi m’inviter quand on sait que ses jours sont comptés ?

« Pour que tu comprennes ce qu’on fait ici. Je n’ai plus besoin de publicité »

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Et j’ai compris.

J’ai compris qu’il y a des lieux irremplaçables. Qu’il y a des grandes choses qui se passent dans des petits restaurants blancs et ce pas juste dans les assiettes ! J’ai compris que le Van Horne avait une âme.

Sylvain et moi n’avons pas arrêté de parler de notre soirée au restaurant de Sylvie Lachance, et pas juste parce que nous étions reçus. Les attentions portées aux clients des autres tables (on regarde ça quand on est invité), le plaisir évident de la toute petite équipe à travailler ensemble.

Plus que quelques jours, jusqu’au 11 avril, pour vous aussi découvrir cette âme vous aussi. Jusqu’au 11 avril pour comprendre…