En voyage au Nicaragua : je n’ai évidemment pu résister. Je suis partie à la
recherche d’un atelier culinaire. Quelle belle façon de découvrir une partie
importante de la culture du pays hôte !
J’ai frappé le ‘jackpot’. L’école de langue que je fréquente à Granada propose
des ateliers. Vu que j’ai loué ma casa, l’atelier se tient chez moi. Wow! Un
atelier privé, chez nous, en espagnol et agrémenté du plaisir de partager le
repas avec ma prof d’espagnol, la cuisinière et sa fille.
La nourriture de base des Nicaraguayens est assez simple. Tout près de
45% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Il est important de noter
que le seuil de pauvreté là-bas, n’a rien, mais rien à voir avec celui du Québec.
Leurs habitudes alimentaires ont été grandement influencées par les peuples
autochtones qui étaient ici à l’arrivée des ‘conquistadores espagnols’.
La base est donc de maïs, riz et frijoles (fèves rouges). La viande de bœuf
a été introduite par les espagnols. Le Nica moyen mange beaucoup de gallo
pinto (riz frit et fèves rouges) servi avec un œuf, des bananes plantains frites
et, quand le budget le permet, du poulet ou du bœuf. Oui, le gallo pinto est
servi au petit-déjeuner et au souper.
Quand on reçoit des amis, on privilégie beaucoup l’Indio Viejo (le vieil Indien)
parce que ça tient au corps et qu’on peut gérer le budget en ajoutant plus ou
moins de viande de bœuf ou de poulet. En général, 70% de tortillas – 30%
de viande.
La cuisinière (également responsable de l’école Spanish School Express) se
présente chez moi avec tous les ingrédients nécessaires à la préparation du
repas. Les tortillas étaient encore chaudes.
Ne regardant pas à la dépense : on choisi la viande de bœuf. Pièce qu’on
fera bouillir dans de l’eau salée avant de la déchiqueter. Ne vous en faites
pas : le bœuf a été bien lavé sous l’eau courante avec du jus de lime, qui
apparemment détruit les bactéries. Les tortillas seront plongées dans le
bouillon. Idéalement, on prépare l’Indio Viejo avec les tortillas de la veille,
question de ne rien gaspiller. On les laisse cuire un peu puis on écrase le tout.
Ensuite on ajoute à cette purée : tomates, oignons, poivrons verts doux
et ail qu’on aura fait rissoler dans de l’huile ou de la margarine. Le jus de
2 oranges amères viendra parfumer ce ragoût, l’achiote (sorte de pâte de
paprika) lui donnera sa couleur. Une fine herbe appelée hierbabuena (qui
a un léger goût de menthe) et un beau morceau de margarine ajouteront
saveurs. On fait mijoter un peu et voilà! C’est prêt. La visite peut arriver.
On servira avec du riz ou des bananes plantain frites arrosées de crème.
Miam! Les Nicas mangeront au salon assis sur leur chaise, avec une
fourchette, leur verre de jus posé par terre. Ils utilisent rarement le couteau.
La table ne servira que dans les grandes occasions.
J’ai bien fait rire mes invités en ajoutant du sel… C’était la première fois
qu’elles voyaient une ‘gringa’ ajouter du sel. Normalement, les étrangers
ne veulent pas de sel. D’ailleurs, quand on dit : ‘passe-moi le sel’… jamais
il ne sera passé de main à main, la salière sera déposée sur la table pour
être récupérée par la personne qui en a besoin. Pas question d’inviter la
malchance à partager notre repas.
Spanish School Express: http://www.nicaspanishschool.com/
Les cours d’espagnol sont tous privés (one on one) – 120$ par semaine – 20
heures
Plusieurs activités et visites sont proposées par l’école, dont les ateliers de
cuisine pour la modique somme de 5 $ US tout inclus.