On l’avait bien prédit que la couleur de l’année 2012 serait l’ orangé. Qualifiée de tonifiante, cette couleur insuffle une dose de bonne humeur et est souvent associée à la communication. On dit qu’elle est en plus porteuse d’optimisme et d’ouverture d’esprit… Et puisque c’est la couleur de la citrouille, l’idée m’est venue, inspirée d’un certain mouvement étudiant, de fonder le mouvement du carré orange. Je l’ai baptisé MERCIS pour Mouvement Éco-responsable pour la Réhabilitation des Citrouilles Injustement Sacrifiées. Autrement dit, avec le carré feutré à la boutonnière, je vous invite à semer avec moi l’idée de réduire le gaspillage alimentaire en commençant avec les citrouilles!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand on pense que nous gaspillons près de 30% de nos aliments et que le chiffre s’élève à 50% au niveau des fruits et légumes, il y a de quoi avoir des frissons. Je n’ose d’ailleurs imaginer quel est le chiffre pour les citrouilles en particulier. Le spectacle désolant des citrouilles jetées aux ordures, même intactes, aux lendemains de l’Halloween, revient pourtant, année après année.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais sans vouloir faire la morale, je crois à l’approche où l’on encourage  les expériences gustatives positives avec ces très chères cucurbitacées, trop souvent « injustement sacrifiées ».

Si on prend les mini-citrouilles. Et bien, elles sont tout à fait comestibles. Mieux que ça, elles sont délicieuses. La mignonne Jack-be-Little, par exemple, mérite mieux qu’un séjour au compost, ou pire, dans un site d’enfouissement. Ce n’est pas une vraie citrouille au sens botanique du terme. Elle fait partie des cucurbita pepo comme les citrouilles mais appartient à une autre sous-espèce, les « acorns ». Mais comme on la restreint à cause de sa ressemblance à un rôle ornemental pour la prériode l’Halloween, je la considère comme une citrouille. Avec son goût de châtaignes, elle fait plus que servir de plat de service individuel absolument ravissant, elle ajoute un plus à la composition de mets aux saveurs et textures exquises.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans mon livre Sous le charme des courges et des citrouilles, je présente une recette de crème brûlée au thé chai dans cette mini-citrouille. Je l’ai refait dernièrement, en remplaçant le thé tchai par du thé Anastasia de Kusmi aux parfums de bergamote. Le bonheur était encore au rendez-vous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour un dessert encore plus simple et rapide à préparer mais tout aussi jouissif, il n’y a qu’à verser du sirop d’érable et ajouter une noix de beurre dans une mini-citrouille évidée et cuire au four à 180 C (350 F) jusqu’à ce que la chair soit tendre, environ 20 à 25 minutes. Laisser reposer 5 minutes. C’est tout. Citrouille et sirop d’érable, deux ingrédients de notre patrimoine culinaire, font une paire vraiment dure à battre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ça m’amène à dire que l’acronyme évoqué plus haut réfère aussi à un sentiment de reconnaissance. Plusieurs fois MERCIS. Merci aux Amérindiens qui nous ont fait découvrir la citrouille, à nos ancêtres, coureurs des bois, etc qui l’ont adopté (on mangeait de la citrouille dès les débuts de la Nouvelle-France). Merci à nos grands-mères et arrières grand-mères qui la cultivaient et la mettaient en conserve, à nos  mères et à nos pères qui la cuisinaient, aux producteurs qui la cultivent encore … et à vous, chers lecteurs et lectrices, merci de me suivre dans mes folles aventures citrouillesques!

Louise, carrément citrouille

photos: gaglou