S’il y a un coin de rue à Montréal que tous les Montréalais connaissent, au moins de réputation, c’est celui de St-Laurent et Sainte-Catherine. Les plus vieux se rappels des années où on avait un peu peur de s’y aventurer tant la faune y était glauque et bigarrée.
Les temps ont changé, Le Montréal Pool Room a déménagé, la Sat s’y est installée et le Café Cléopâtre y survit contre vents et marées. Un nouveau bâtiment a poussé au coin sud-est de ces rues mythiques, le 2-22. Son architecture audacieuse laisse entrevoir ses structures à travers sa robe de verre.
Le 3 février, on inaugurait au rez-de-chaussée de l’ouvrage, Le St-Cyr, un nouveau restaurant au nom évocateur. Lili St-Cyr était une effeuilleuse qui fit les beaux jours du Red-Light, non sans causer quelques scandales. De carrière de blogueur, ce lancement est un des meilleurs, avec le lancement du livre de Joe Beef. Une belle grappe d’invités, un lieu magnifique, des serveurs généreux avec le vin et des bouchées célestes; voilà les ingrédients d’une soirée réussie. Et ils étaient réunis ce soir-là!
La salle se divise en trois espaces aux atmosphères différentes. Un coin-bar intime, une grande salle ouverte sur la rue et un petit lounge cosy. Ce soir-là, des projections du défunt Red Light et de Lili St-Cyr en action égaillaient la grande salle. Au coin-bar, deux cuisiniers ont passé la soirée à préparer des bouchées de foie gras au torchon, betterave et citron et des bouchées de maquereau salé mariné aux agrumes, tartelette de légumes croquants et tapenades. Les deux bouchées étaient réjouissantes.
En fait, toutes les bouchées servies ce soir-là étaient réussies. Elles se retrouvent toutes
au menu du St-Cyr en format entrée ou plat, ce qui est fort prometteur. Le chef, Greg Paul, prépare ces délices dans une superbe cuisine construite sur mesure pour lui qu’il m’a gentiment fait visiter. L’atmosphère y était frénétique. Les plateaux de pétoncles des îles rôtis en coque, pommes à cidre et noisettes torréfiées, zéphyr au cidre de glace ou les bouchées d’escalopes de foie gras poêlées à cru sur pancake de pleurotes qui en sortaient étaient absolument délectables. Avant de passer par les cuisines du Local et du Hachoir à Montréal, le sympathique chef a fourbi ses armes au Pré Catalan sous Frédérick Anton et Le Nôtre et au Jardin des Sens à Montpellier, un trois étoiles au Michelin. Il nous promet une cuisine d’inspiration française simple, franche et savoureuse.
Donc, le St-Cyr semble bien parti pour devenir un incontournable dans le Quartier des spectacles, avant ou après les représentations. Ce coin de rue mythique mérite une adresse digne de son histoire et espérons que le St-Cyr remplisse ses promesses!