La Cabane : une bonne idée sauf que…

La cabane

Nos vies sont ponctuées de rituels : installer les lumières de Noël à la mi-novembre, mettre en marche la pompe de la piscine à la mi-mai, magasiner ses décorations d’Halloween au Dollo en juillet.

Un autre de ces rituels consiste, pour le citadin, à mettre une chemise à carreaux, des bottes de caoutchouc, sauter dans sa voiture et sortir de la ville, en direction d’une cabane dans la forêt où des dizaines de personnes mangent de la nourriture grasse et sucrée et dansent sur des versions disco de chansons country. On appelle ça le temps de sucres.

Je pense que le citadin n’aime pas vraiment la cabane à sucre. En fait, il aime le concept, l’idée de la cabane à sucre, mais pas la cabane comme telle.

Le citadin a donc décidé d’amener la cabane en ville. Le citadin a aussi décidé de changer un peu le menu et a demandé au meilleur chef canadien de l’année de revisiter le menu du camp de bûcherons en diminuant considérablement les portions.

J’ai donc fait le citadin et suis allé à La Cabane dans le Vieux-Montréal avec deux copines blogueuses et ma petite sœur.

Lampes en Phentex
Lampes en Phentex

Le grand espace de La Scéna, au pied de la place Jacques-Cartier est donc transformé pour l’occasion en cabane à sucre telle qu’imaginer par un hipster du Mile-End : quelques arbres sans branches nous accueils, des lampes aux abat-jours en phentex fournissent un éclairage feutré et un lourd « beat » techno remplis nos oreilles… seulement le boom boom boom très fort. On doit donc élever considérablement la voix pour parler à la personne à côté de soi.

Les entrées
Les entrées

En entrée, posés sur un plateau de bois, 1,5 tranche de bison fumé façon « smoked meat » et sa melba maison, le creton de truites et sa marinade d’oignon et un petit pain (le mot important ici est petit) au « pulled pork ». Tout ici est bon et relativement savoureux. On cherche un peu le goût de fumé du bison. Mais le « pulled pork », on peu pas l’appeler « effiloché de porc »? Je dis ça juste comme ça…

Les garnitures de la soupe
Les garnitures de la soupe

 

La soupe
La soupe

Le deuxième service se veut un clin d’œil à la soupe au poulet et nouilles. Un bol contenant quelques pâtes en forme de roue, 1 c. à soupe de canard effiloché et quelques morceaux d’oignons verts. On y versera un bouillon bien chaud et bien salé. Très salé… J’ai réussi à trouver deux ou trois fragments d’oignon cipolini délicieusement sucré dans la soupe. Et les biscuits sodas maison au gras de canard étaient à faire rêver!

La tarte au boudin
La tarte au boudin

 

Les "bines"
Les "bines"

Le troisième service nous offre une petite pointe de succulente tarte au boudin et un délectable chutney de pommes maison, accompagné de légumes racines rôtis (dans le menu un « side » de racine sans guillemets). On en profite aussi pour revisiter les fèves au lard : la portion consiste en un morceau de 5 cm sur 5 cm de poitrine de porc laqué et haricots blancs à la mélasse. La poitrine est craquante et savoureuse. Les haricots semblent avoir été cuits dans de l’eau de mer tant ils sont salés.

Shooter de chocolat chaud (tiède)
Shooter de chocolat chaud (tiède)

L’avant-dessert est un « shooter » de chocolat chaud et gelé de menthe devant, selon la serveuse, rappeler les chocolats After Eight. Le chocolat n’est pas même tiède, mais le bon goût y est.

De haut en bas : beignet au beurre d'érable, nougat glacé façon tarte à la farlouche et wippet au sirop d'érable
De haut en bas : beignets au beurre d'érable, nougat glacé façon tarte à la farlouche et wippet au sirop d'érable

Et enfin pour le dessert, une ardoise est posée sur la table. On y a déposé un whippet au sirop d’érable, un nougat glacé façon tarte à la farlouche et un beignet farci au beurre d’érable. Le petit whippet est bien bon, mais j’y cherchais le goût de l’érable. Le beignet, de la grosseur d’un trou de beigne était un peu sec et était fourré d’environ 1/8 de cuillère à thé de beurre d’érable. Le nougat glacé a bien remplit ses promesses et fut mon dessert préféré.

Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas été soufflé par mon expérience. Peut-être que j’avais trop d’attentes. Quand on me dit que c’est Martin Juneau qui a élaboré la carte, je m’attends à ce que l’exécution des plats soit à la hauteur. J’ai eu l’impression d’un repas de noces préparé par un traiteur acceptable. Mais quand je vais dans un mariage, je ne paye pas mon assiette.

Le prix de base d’un repas à la Cabane est de 59 $ avant taxes. J’y ai ajouté l’accord mets et bière pour 17 $ avant taxes et j’ai pris un Kir québécois en apéro pour 8 $. Une fois les taxes ajoutées, on se retrouve à avoir dépensé une centaine de dollars. Je n’ai rien contre dépenser ce genre de montant, même quand les portions sont petites, quand le repas est très bon.

Malheureusement, à La Cabane, l’idée du repas était meilleure que son exécution.

One thought on “La Cabane : une bonne idée sauf que…

  1. J’ai moi-même été très déçue l’an dernier avec l’équipe des 400 coups. Je trouvais que le prix était totalement exagéré par rapport aux portions. Je n’ai pas renouvelé l’expérience cette année et la lecture de ton billet me confirme que j’ai bien fait. Et merci, ça fait différent de lire « ceux qui ont été invité » et « ceux qui payent » 🙂

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